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Une voiture a freiné brusquement, trois hommes en ont jaillit, l'ont poussée à l'intérieur puis lui ont bandé les yeux. Elena était morte de peur, et dira plus tard qu'elle pensait que les hommes allaient la tuer.

Une voiture a freiné brusquement, trois hommes en ont jaillit, l'ont poussée à l'intérieur puis lui ont bandé les yeux. Elena était morte de peur, et dira plus tard qu'elle pensait que les hommes allaient la tuer.

Après ce qui lui a semblé un temps interminable, la voiture s'est arrêtée devant un immeuble, et les hommes l'ont poussée sans ménagement à l'intérieur d’un appartement. Une quinzaine de jeunes filles s'y trouvaient déjà. Elles venaient d'Ukraine, de Moldavie et de Roumanie. Sous la menace d'un revolver, les hommes leur ont ordonné de se dévêtir entièrement.

 

Ce jour-là, de nombreux hommes ont défilé devant les jeunes filles. Ils les ont palpées, soupesées. L'un d'eux a entraîné Elena dans une chambre, puis l'a violée. Il lui a dit qu'il «préférait essayer la marchandise avant d'acheter.»

Le lendemain, il l'a emmenée dans un night club de Bosnie, où elle a immédiatement été forcée de coucher avec des clients. Certaines nuits, elle en a compté jusqu'à dix-sept, «pour rembourser son nouveau propriétaire». En de rares occasions, elle a trouvé le courage de refuser de coucher avec ces hommes. A chaque fois, elle a été violemment battue, puis droguée pour la rendre plus soumise.

 

Elena a servi d'esclave sexuelle pendant six mois. Pas une fois, les équipes de STOPn’ont soupçonné sa présence, en dépit des nombreux raids effectués dans l'établissement. Et pour cause : son propriétaire la cachait. Heureusement, nous l’avons finalement libérée.

 

Juste après sa libération, Elena nous a dit :

 

“Si j'avais su ce qui m'attendait, j'aurais préféré qu'ils me tuent.”

 

Elena a été sauvée par les équipes de S.T.O.P. (Special Trafficking Operation Program) en 2001. Son témoignage a été recueilli à cette époque.

Celhia with Elena (right)

En regardant la photo, j’avais les larmes aux yeux.

 

Irena est une, parmi les centaines de jeunes filles que nous avons “sauvées” en Bosnie-Herzégovine,
il y a maintenant 8 ans de cela.
Elle est mariée et semble aller bien.

La semaine dernière, j’avais envie de baisser les bras et de retourner à ma vie d’avant : facile, égoïste. Puis Irena m’a dit que j’avais changé sa vie et sans même le savoir, elle m’a redonné le courage et la force de continuer à me battre pour les centaines, les milliers, les millions d’Irena qui aujourd’hui, partout dans le monde, vivent une vie de terreur, d’humiliation et d’horreur."

 

-Celhia de Lavarene fondatrice de STOP

Le 29 septembre, j’ai reçu un message sur Facebook. Il émanait d’une certaine Irena. Elle voulait être mon amie. Je lui ai demandée de s’identifier. Voici sa réponse :

 

“Hello, je m’appelle Irena, je suis ukrainienne. Nous nous sommes rencontrées lors d’un procès. C’était en 2001 à Sarajevo. Vous souvenez-vous de moi ? »

 

Je ne m’en souvenais pas. Des jeunes ukrainiennes, j’en avais accompagnées beaucoup. Pouvait-elle me donner plus de détails ? Quelques minutes plus tard, sa réponse me parvenait :

 

“Nous nous sommes rencontrées à Brcko. J’étais témoin à charge dans un procès contre [X]. J’ai une photo que j’aimerais vous envoyer. Je l’ai gardée avec moi dans une petite boite pendant huit ans. Après la Bosnie, je suis rentrée en Ukraine où je vis actuellement. Je suis mariée et nous avons une petite affaire de famille.”

 

J’ai reçu la photo le lendemain via internet, accompagnée d’un message 

 

“J’avais tellement envie de vous retrouver. Je voulais vous remercier de ce que vous avez fait pour moi pendant les moments difficiles que j’ai traversés. Merci de m’avoir aidée. C’est un jour heureux pour moi.”

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