Haïti
Classé 149ème par le PNUD en termes de développement humain (sur 182 Etats), la République d’Haïti est l’un des pays les plus pauvres des Amériques. Plus d’un Haïtien sur quatre est sous-alimenté. L’espérance de vie est de 61 ans. Le taux d’alphabétisation est de 52 %. 500 000 enfants en âge de l’être ne sont pas scolarisés. En 2009, deux tiers des Haïtiens étaient touchés par le chômage ou le sous-emploi.
La République d’Haïti est un pays de 10 millions d’habitants, dont la moitié à moins de 20 ans. Située dans la partie occidentale de l’île d’Hispaniola, la plus grande des Iles des Antilles après Cuba, elle est bordée au nord par l’Atlantique, au sud par la mer des Caraïbes et séparée de Cuba à l’ouest par le canal du vent. La République dominicaine occupe la partie est de l’île.
Le séisme du 12 janvier 2010 a provoqué une situation d’urgence sans précédent pour les enfants. Déscolarisés, séparés de leurs familles, ils sont beaucoup plus vulnérables aux violences physiques et sexuelles, à l’exploitation et à la traite des enfants. Avant cette date, les enfants d’Haïti étaient déjà confrontés à d’importantes menaces de violences, d’abus sexuels, de traite, d’exploitation et d’abandon. À présent, les risques sont décuplés. D’après le rapport 2010 de l’UNICEF, 1,5 million d’enfants ont été touchés par le tremblement de terre. 500 000 en sont sortis extrêmement vulnérables. 800 000 vivent dans des « sites spontanés », 330 000 ont été déplacés de Port au Prince. Enfin, 500 000 se retrouvent extrêmement vulnérables et ont besoin d’une aide de la protection de l’enfance. Les services offerts aux enfants victimes de violences sexuelles sont quasi-inexistants.
2000 jeunes haïtiens (mineurs) vivent dans la rue. Ces enfants défavorisés et vulnérables sont affectés par la violence, la sous-alimentation, la consommation de drogue et par les maladies sexuellement transmissibles, particulièrement le VIH/SIDA. Ils essayent le plus souvent de survivre en se prostituant ou en exerçant de petits boulots. Ils sont à la merci des pédophiles et agresseurs sexuels.
Plus de 2,5 millions d’enfants ont subi une interruption de leur scolarité. En effet, 90 % des écoles des zones frappées par le séisme ont été touchées, soit 23 % de toutes les écoles du pays. Près de 1500 membres du personnel éducatif sont décédés lors du tremblement de terre. L’enjeu est de taille pour offrir un avenir à ces enfants. En mai 2010, la police fédérale et Interpol ont enquêté pour déterminer si le Brésil était devenu une route de la traite internationale d'enfants haïtiens : un garçon de 11 ans, enlevé en Haïti et retrouvé seul dans une station de métro en décembre 2009 avait éveillé les soupçons.
Un nombre indéterminé d’enfants auraient quitté Haïti à destination du Brésil au cours de ces derniers mois. Deux mois après le tremblement de terre, un Bolivien et un couple d'haïtiens ont été arrêtés en Bolivie, soupçonnés de trafic d'êtres humains aux fins d'exploitation sexuelle et de travail forcé. Avec eux se trouvaient 27 enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans. Les motifs de la traite peuvent être : l'adoption, l'exploitation sexuelle, l'esclavage ou le trafic d'organes. Les autorités ne savent pas combien d’enfants haïtiens ont été victimes de cette traite. Le 11 juin 2012, Haïti a ratifié la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale qui vise à protéger les enfants contre les risques d’adoption illégale, irrégulière, prématurée ou mal préparée. Pourtant, certains trafiquants n’hésitent pas à fonder des ONG ou à monter des orphelinats pour « récupérer » des enfants et les revendre en vue d’adoption ou de traite sexuelle.
C’est dans cet environnement d’une dangerosité extrême que les enfants haïtiens survivent chaque jour. C’est dans ce contexte que les équipes de S.T.O.P. ont choisi d’intervenir pour agir, avec leurs moyens et à leur échelle, pour la protection de ces enfants.